[FR] Il faut tuer Lewis Winter - Malcolm MacKay



Titre : Il faut tuer Lewis Winter
Titre original : The necessary death ofLewis Winter (EN - UK)
Auteur : Malcolm MacKay
Traducteur : Fanchita Gonzalez Batlle
Éditeur : Le Livre de Poche
Date de publication : 2013, 2013 (traduction française)
Pages : 309
 

* Toujours le faire différemment. C'est le principe de Calum. Certains tirent toujours au même endroit. C'est un peu comme une signature. Pourquoi laisser sa signature ? Calum tire parfois dans un côté de la tête, parfois de face, parfois de bas en haut à partir du menton ou du sommet du crâne en bas. Tantôt on tire une fois, tantôt plusieurs balles sont nécessaires. Parfois, on tire plusieurs balles même quand ça n'est pas indispensable, rien que pour faire croire à un agresseur déchaîné. *
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Tueur à gages, un métier que Calum MacLean prend très au sérieux. Ce qui fait de lui un pro, c'est son perfectionnisme. Une préparation prudente et minutieuse est essentielle à ses yeux. Ainsi il pourra éviter de tomber dans les filets de la police et conserver non seulement sa liberté mais aussi son indépendance. Sur ce dernier point, Calum est intraitable : préserver son statit de free-lance de la gâchette sans passer sous le contrôle d'un caïd. Mais voilà, il arrive à Glasgow comme ailleurs que les boss se déclarent la guerre et que l'on se retrouve pris entre deux feux...
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* On abandonne quand on ne se sent plus inquiet parce qu'on nêst plus capable d'évaluer les risques. ça arrive. On devient blasé. C'est un travail. On va travailler, on fait le boulot et on ne pense même plus aux risques. C'est carrément dangereux. Et ce n'est pas le seul problème. On vieillit. On prend davantage conscience de sa condition de mortel. On s'intéresse davantage à tout ce dont on n'a pas profité. Soudain on n'est plus inquiet, on a peur. Alors il faut s'arrêter. Sinon on fait un tas d'erreurs dont la dernière est fatale.  


L’idée de base est simple ; le point de vue original. Avec ce premier volet de la trilogie de Glasgow, Malcolm Mackay parvient à poser le décor parfait pour la suite et les fondements d’une intrigue qui se révèle bien plus compliquée qu’il n’y paraît... car, ne l’oublions pas, les règles du milieu sont tout à fait différentes de celles du reste de la société.
Calum MacLean est un tueur à gages qui compte parmi les meilleurs de la profession. Il a ses principes et ses habitudes, qui lui ont jusqu’à présent permis d’éviter d’être repéré par la police ou tué par ses adversaires. Mais chaque affaire est différente et lorsqu’il accepte de s’occuper de Lewis Winter, il ne se doute pas tout à fait de l’ampleur de sa tâche... car dans le milieu, on n’est jamais à l’abri des vengeances et des représailles.
Il faut tuer Lewis Winter est un roman policier qui se met en place progressivement. Nous découvrons peu à peu les personnages importants pour la suite de l’histoire – et les prochains tomes, je suppose – la profession très particulière du tueur à gages. Aux côtés de Calum, nous plongeons dans les bas-fonds de Glasgow, découvrant dealers, tueurs, voleurs et autres criminels. Si l’on m’avait dit que j’éprouverais de la sympathie pour certains d’entre eux, je ne l’aurais pas cru... et pourtant !
Là où Malcom Mackay fait très fort, c’est lorsqu’il fait varier les points de vue, de manière à ce qu’on ait une image d’ensemble de l’affaire. Le lecteur se retrouve alors face à un dilemme : faut-il prendre le parti de la police, du tueur et de ceux qui l’ont assisté dans sa tâche, ou des victimes ? Question difficile, qui n’est pas prête d’être résolue.
Le style d’écriture, très simple, s’accorde à merveille avec l’histoire. Les phrases courtes s’enchaînent, nous fournissant un grand nombre de détails très utiles de manière factuelle. C’est exactement ce qu’on attendrait d’un policier méticuleux ou d’un tueur à gages minutieux. Même si je préfère habituellement les phrases longues et bien construites, il faut admettre que le ton choisi dans ce cas est parfait et qu’il contribue grandement à la réussite du roman.
Si l’intrigue se met en route plutôt lentement, elle s’accélère ensuite rapidement et nous assistons à une montée de suspense spectaculaire. C’est tout juste si l’on n’est pas frappé par la paranoïa des gens du milieu. Les scènes s’enchaînent de plus en plus rapidement, les points de vue s’alternent de plus en plus souvent... et même ainsi, impossible de deviner ce qui va se passer, qui va s’en sortir et qui va payer.
Le premier tome de cette trilogie m’a convaincue. Plus encore, il m’a transportée dans cet univers si particulier et intrigant – si bien que j’ai dû commander la suite ! Contrairement à bien d’autres romans qui débutent une série, il ne suscite pas de sentiment d’inachevé et même si l’on veut connaître la suite des aventures de nos personnages (dans mon cas, surtout de Calum), on n’est pas frustré par une histoire trop courte ou trop superficielle. Chaque élément est à sa place, en accord avec le reste. À partir d’une idée simple, Malcolm Mackay nous entraîne avec talent dans un monde mystérieux et inquiétant, et l’histoire en devient originale. Pour éviter les mauvaises surprises, attention toutefois à ne pas suivre de trop près les conseils de Calum !
Je remercie Le Livre de poche pour l’organisation du Prix des lecteurs 2014, dans le cadre duquel j’ai reçu ce roman.
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http://prixdeslecteurs.livredepoche.com/


* En bref... * 
Plongée dans les bas-fonds de Glasgow aux côtés d’un tueur à gages

L’idée de base est simple ; la manière dont elle est réalisée, originale. Ce premier tome de la trilogie de Glasgow n’est ni trop superficiel, ni trop court. Aux côtés de Calum, nous découvrons le métier de tueur à gages et les règles à respecter dans le milieu. Aussi impossible que cela puisse paraître, on s’attache aux criminels, et on se retrouve face à un dilemme : faut-il prendre parti pour le tueur, la police ou la victime ?
Tous les éléments qui composent ce roman, que ce soient les phrases courtes, incisives et factuelles, les personnages hauts en couleur ou la construction de l’intrigue, sont à leur place, en accord parfait avec le reste. La tension augmente au fil des pages, et on en deviendrait presque aussi paranoïaques que les gens du milieu !
À lire absolument !





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